Le dimanche soir vous êtes dans votre salon, un bon verre de vin à la main, les enfants jouent et malgré ce moment de décontraction, votre tête est déjà au boulot et vous sentez le stress monter !
Vous voyez déjà défiler les réunions de la semaine plus ou moins utiles, les échéances impératives, …
Et si vous voyez d’autres horreurs: un cloisonnement et des tensions entre les services, des “qu’on a toujours fait comme ça !”
Pour vous, ces situations sont totalement absurdes, inadmissibles, improductives à moyen terme et votre impuissance est grandissante!
En réfléchissant bien à la situation, vous êtes convaincu qu’un leadership par la confiance pourrait débloquer la situation.
Vous n’êtes pas le seul à le penser, car vous en avez déjà discuté avec des amis, lu beaucoup d’articles et même participé à des conférences.
Vous êtes convaincu qu’avec la confiance vous obtiendrez plus d’implication, plus de motivation, plus de responsabilité. Et en fin de compte des collaborateurs plus contents et des résultats supérieurs aux attentes.
Ce qui est intrigant c’est que malgré les résultats très positifs des entreprises qui ont franchi le pas du leadership par la confiance beaucoup d’autres basculent dans l’opposé en renforçant le contrôle, en mettant plus de hiérarchie et moins d’autonomie, en traitant les collaborateurs comme des enfants de 5 ans.
Vous n’êtes pas resté les bras croisés et vous avez essayé de mettre en place beaucoup de choses nouvelles:
Mais les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous ! Et pourtant vous savez que vos équipes regorgent de gens très compétents et qui ont envie de bien faire.
Et vous avez la tentation de penser qu’une hiérarchie contrôlante est tout de même une bonne solution, efficace et rapide.
Votre intuition est la bonne et rendra à la fois votre vie meilleure et votre entreprise pérenne.
N’est-ce pas un bel objectif ?
Dans un premier temps, je vais vous expliquer ce qu’est le leadership par la confiance
Et dans un deuxième temps, je vous proposerai des pistes pour faire vos premiers nouveaux pas.
Pour que le leadership par la confiance ne soit pas une pure abstraction, il est important que chacun se situe par rapport à sa conception de l’humain.
Les questions fondamentales à vous poser: croyez-vous en l’humain? Est-il digne de confiance? Est-ce que les hommes et les femmes ont la capacité de changer, d’évoluer.
Pensez-vous comme F Zobrist (expérience FAVI) qu’en l’homme tout est bon?
Si la réponse est oui alors tout est possible, car vous êtes convaincu que vous pouvez changer.
Pensez comme Gandhi.
Attendre la confiance de l’autre avant de donner la sienne est l’erreur fatale.
Vous allez recevoir la confiance de vos collaborateurs si vous la donnez en premier.
Un manager que j’ai suivi il y a quelques années m’expliquait que chaque fois qu’il avait le dos tourné (en réunion à l’extérieur, en vacances, …) ses collaborateurs n’en faisaient qu’à leur tête (arrivaient en retard, n’étaient pas à leur poste, passaient du bon temps en pintant, …) alors il mettait en place des stratégies incroyables pour les prendre en défaut : venir à l’improviste, des faux agendas, destrès courtes vacances, … Il suscitait tous ces comportements inappropriés simplement par le manque de confiance qu’il donnait lui-même. Ses collaborateurs ressentant son manque de confiance en eux, lui rendaient simplement la monnaie de sa pièce. Et ce manager se retrouvait dans un cercle vicieux et infernal.
La confiance est quelque chose de très important pour vos collaborateurs. Quand ils la recevront, ils vont tout faire pour la garder, car c’est un bien très précieux pour eux.
Et la réciproque est totalement vraie aussi. S’ils ne sentent pas cette confiance, ils adapteront des comportements inappropriés, c’est-à-dire les comportements que vous dénonciez.
N’oubliez pas, ils vous rendent simplement la monnaie de votre pièce.
Le manager n’aura jamais une plus grande confiance de la part de ses collaborateurs que la confiance que lui-même leur donne.
Au quotidien, vous faites exactement la même chose ! Vous trouverez rapidement des exemples concrets dans votre vie.
En tant que parents, nos ados nous disent souvent “fais-moi confiance, je gère”, et le résultat obtenu n’est pas toujours à la hauteur de vos attentes et vous êtes convaincu d’avoir été trahi! Est-ce bien vrai?
La confiance seule ne suffit pas pour exister. Elle doit nécessairement être associée à l’autonomie, la liberté et la responsabilité, à des éléments tangibles.
C’est-à-dire qu’un collaborateur qui reçoit la confiance de son manager ou un ado celle de ses parents, doit recevoir aussi l’autonomie, la liberté et la responsabilité.
L’autonomie c’est une liberté cadrée où il y a des règles et un cadre. Chacun connaît les règles du jeu dès le départ. La liberté, c’est de les respecter ou pas.
La responsabilité, c’est d’accepter les conséquences de sa liberté, c’est-à-dire d’accepter les conséquences de ses actes, c’est-à-dire d’être sanctionné. Je m’explique:
Nous prenons trop souvent la notion de sanction comme synonyme de punition.
Donc la sanction va dans les deux sens, le positif et le négatif.
Nous ne devons pas prendre la confiance comme un tout ou rien. Ce n’est pas 0 ou 100.
La confiance se capitalise lentement. Jour après jour, au travers de petits événements, d’une attitude adéquate, vous allez engranger la confiance, comme si vous remplissiez patiemment un seau de confiance.
Ce n’est jamais acquis, il faut rester toujours très vigilant.
N’oubliez pas, la confiance est le bien le plus précieux que vous avez, vous allez en prendre soin! Vous allez rester très attentif à ne pas la perdre. Pensez simplement à votre seau de confiance que vous avez rempli patiemment, il peut très vite se renverser en trébuchant ne fût-ce qu’une seule fois et tout est à recommencer.
C’est une règle universelle, la confiance n’est jamais acquise. Vos collaborateurs vont toujours la remettre en question, vous tester. S’il y a un manquement, ils seront toujours d’accord d’être sanctionnés, ils n’accepteront jamais que la confiance leur soit reprise.
Un bon manager doit donc être capable de bien réagir dans ces tests de confrontation sans être ébranlé, sans s’effondrer et sans perdre son calme.
On ne sait donc pas dissocier la confiance d’un savoir-être du manager.
La confiance n’est pas une compétence “technique” ou “intellectuelle” que l’on apprend comme une langue ou de l’informatique
C’est d’abord un savoir-être, car cela doit d’abord venir du cœur, il faut être vrai, incarner la confiance.
La confiance dépend essentiellement de l‘histoire personnelle de chacun, suivant le vécu de la personne dans sa famille, à l’école,… On a tous intégré sur base de nos expériences un capital confiance différent. Chez les uns elle sera importante, chez d’autres plus faible.
Un manager doit bien comprendre que tous ses collaborateurs ont un niveau de confiance différent. Il dépend de l’histoire personnelle de la personne comme nous venons de le voir, mais aussi de l’historique vécu dans l’entreprise.
Mais bonne nouvelle, le niveau de confiance peut évoluer, c’est le rôle du manager.
Modifier son niveau de confiance est difficile, car elle demande un lâcher-prise et pour cela, il faut être accompagné dans cette démarche.
Le livre d’Alexandre Gérard est intéressant.
Si je résume son livre qui explique son cheminement pour transformer son entreprise d’un hiérarchique contrôlant vers un leadership basé sur la confiance, sa première étape a été un coaching personnel pour évoluer par rapport à lui-même avant de le faire vivre dans son entreprise.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à notre article sur son livre ou plus simple encore, lisez son livre.
C’est choisir son coach et sa proposition d’accompagnement.
Le choix d’un coach ou d’une autre aide est fondamental, car c’est cette personne qui vous aidera à changer en vous permettant de prendre le recul nécessaire. Vous devez prendre distance. N’oubliez pas que c’est votre façon d’être qui a engendré le problème.
Les deux erreurs fatales:
De par mon expérience de plus de 10 ans, un bon accompagnement doit avoir les critères suivants:
La balle est dans votre camp, allez sur internet, demandez à vos connaissances, au département RH en vous rappelant vos critères et en ne vous décourageant pas.
Vous êtes l’acteur de votre changement.
Projetez-vous, imaginez votre vie professionnelle et privée quand vous aurez un leadership par la confiance. Le temps en famille, le dimanche soir, le plaisir de rencontrer vos collaborateurs, la quiétude lors de vos vacances. Qui ne voudrait pas de ce deal?
Une adresse mail pour vos commentaires: th.verwaerde@equi-rh.be